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Les 3 clés scientifiques de la motivation

Comprendre et découvrir la théorie de l’auto- détermination

Les professeurs en psychologie Edward Deci et Richard Ryan, Self-Determination and Intrinsic Motivation in Human Behavior, ont fondé dans les années 1980 une théorie majeure de la motivation : la théorie de l’autodétermination (ou TAD).  Ils révèlent 3 clés de la motivation qui permettent à l’individu d’atteindre un optimal et d’être pleinement motivé : le besoin de se sentir autonome, compétent et en lien avec les autres.

Les 3 clés de la motivation

L’AUTONOMIE
Le besoin de sentir autonome

Pouvoir agir en fonction de ses propres règles (du grec Auto, par soi-même, et Nomos, règles), décider volontairement de manière alignée avec ses valeurs et intérêts, prendre des initiatives personnelles.

LA COMPETENCE
Le besoin de se sentir compétent

Se sentir efficace, capable d’effectuer des actions et de les réussir, que ses compétences soient en adéquation avec la tâche à accomplir.

L’APPARTENANCE
Le besoin d’appartenance

Se sentir aimé, en lien avec les autres, inclus dans un groupe qui partage le même objectif, connecté et soutenu socialement.

Satisfaire ces besoins fondamentaux d’autonomie, de compétences et  d’appartenance engendre une augmentation notable de l’intérêt et du plaisir associés à l’accomplissement d’une action, alimentant ainsi la motivation intrinsèque. Cette dernière est bien plus puissante que son opposé – la motivation extrinsèque, provoquée par une reconnaissance extérieure comme des récompenses financières ou félicitations.

Un contexte qui met à mal ces trois dimensions aurait un effet délétère sur notre performance et notre bien-être.

“Les aspects sombres du comportement humains, tels que les maladies mentales, l’agression et l’injustice, sont considérés comme des réactions aux menaces et aux déficiences que subissent ces trois besoins fondamentaux.”

La motivation, 2021, Editions Elsevier Masson SAS.

Il est donc crucial de cultiver ces clés fondamentales de la motivation. Pour cela, plusieurs stratégies s’avèrent prometteuses.

01 – L’autonomie

Comment se sentir plus autonome au travail ?

Un cadre de travail clair

Pour que le travail en autonomie fonctionne, chacun des employés doit savoir exactement ce qui doit être fait et quand. Cela nécessite une bonne définition et donc communication autour des missions et objectifs. Découvrez la technique PPREM  afin de savoir bien définir un objectif.

Paradoxalement, plus le cadre des missions et objectifs est délimité et figé, plus les équipes pourront se sentir libres de les réaliser.

Des moyens adaptés à l’atteinte de nos objectifs

Nous devons tout d’abord disposer des ressources nécessaires à l’atteinte des objectifs fixés, notamment les compétences requises, les ressources matérielles adéquates et les informations pertinentes.

Un style de management délégatif

Pour travailler en autonomie, le manager doit adapter son style de management. Il doit savoir déléguer un maximum et laisser volontairement libre cours aux idées et initiatives individuelles.

Des prises d’initiatives valorisées

Pour encourager les collaborateurs à devenir de plus en plus autonomes et les inciter à persévérer, nous devons constamment valoriser leurs prises d’initiatives . Cela peut se faire de différentes manières :

  • offrir un feedback positif lorsqu’ils font preuve d’initiative (des récompenses financières, des félicitations sincères ).
  • célébrer les succès des employés autonomes. Organiser des événements spéciaux, des réunions d’équipe ou des moments de reconnaissance pour mettre en valeur les accomplissements individuels.

02 – La compétence

Comment se sentir plus compétent au travail ?

Satisfaire le besoin de compétence, c’est trouver une juste adéquation entre le niveau de difficulté de la tâche à accomplir et celui des compétences possédées par l’individu. La tâche à accomplir doit être ni trop facile, ni trop difficile.
  • Un niveau de compétences trop élevé par rapport à la tâche demandée conduit souvent à la lassitude et l’ennui.
  • A l’inverse, manquer de compétences peut provoquer de l’anxiété de ne pas réussir la mission confiée et démotive.
Ce concept de comportements motivés par un « sentiment de compétence » est très proche du concept de flow ou «expérience optimale » de la psychologie positive (développé par Csikszentmihalyi, 2008). On ressent ce qu’on appelle le flow quand on est complètement absorbé par une activité, perdant la notion du temps et se sentant pleinement engagé et performant. Et, le flow se produit lorsque les compétences de la personne correspondent parfaitement aux défis de l’activité.

03 – L’appartenance

Comment satisfaire le besoin de lien social en entreprise ?

Partager les valeurs et objectifs communs

Toute relation commence par un point commun ! Et pour entretenir une relation, il faut renforcer sans cesse ces points en commun.

Alors, communiquez sur les valeurs communes de l’équipe. Par exemple, la justice, la bienveillance, la solidarité … Puis, mettez en relation des actions concrètes menées et à mener par le groupe pour répondre à ces valeurs. Par exemple, des réussites qui ont valorisé l’esprit de solidarité et d’entraide.

Parallèlement, rappelez régulièrement les objectifs stratégiques communs – ce que l’équipe souhaite faire – et valoriser les actions de chacun contribuent au quotidien.

Renforcer le travail collaboratif

Plusieurs pratiques peuvent s’utiliser pour une cohésion d’équipe solide :
  • Co-construire les stratégies de l’entreprise : les objectifs et les moyens pour les atteindre.
  • Développer les projets transversaux afin de décloisonner les frontières entre les services.
  • Instaurer un climat d’écoute et de bienveillance entre les membres de l’équipe afin que chacun se sente considéré et apprécié.

Commencer par le pourquoi

Pour booster notre motivation au travail et renforcer notre sentiment d’appartement, voici un conseil de Simon SINEK, expert en management et motivation : commencer par le pourquoi ! Le pourquoi correspond à une cause, une croyance, une raison d’être, … une finalité au service des autres. Que l’on travaille seul ou en équipe, relier votre activité professionnelle à un pourquoi est idéal pour se motiver durablement.
La motivation de tous les grands leaders est soutenue par une conviction forte, une raison d’être :
  • Pour Bill Gates, sa cause était de fournir un ordinateur dans chaque foyer
  • Nelson Mandela ou Martin Luther King se motivait pour que “tous les hommes soient libres et égaux”.
  • Le pourquoi des frères Whright étaient “et si l’homme pouvait voler”.
  • Steve Jobs a inculqué auprès de l’ensemble de ses collaborateurs que la société Apple fabrique les produits les plus innovants au monde.

“Si nous voulons mobiliser les autres et nous-mêmes, nous devons commencer par le pourquoi.”

Simon SINEK

Les 3 clés scientifiques de la motivation

LE CONTINUUM DE LA MOTIVATION

ou échelle de la motivation

La théorie de l’auto-détermination présente une autre notion très intéressante : le continuum de la motivation. Selon cette théorie, notre envie d’agir évolue en intensité en fonction de facteurs qui l’inhibent ou la provoquent. La motivation, appelée ici également régulation, passerait par plusieurs stades allant de l’amotivation (ou absence de motivation) à la motivation intrinsèque (forme suprême de la motivation).

Echelle de la motivation - Théorie de l'auto-détermination

En résumé

Selon la théorie de l’auto-détermination, notre motivation repose sur 3 clés : l’autonomie, la compétence et l’appartenance. Ainsi, nous pouvons combiner plusieurs stratégies pour satisfaire ces besoins fondamentaux et mettre en place un environnement propice à l’épanouissement et la performance.

Grâce aux travaux et recherches de Edward Deci et Richard Ryan et des autres experts qui ont suivi, nous pouvons affirmer aujourd’hui que la motivation est essentiellement intrinsèque. Elle dépend donc des éléments propres à chaque individu.

5 minutes pour connaître vos ressorts-clé de motivation

Connaitre ses facteurs individuels de motivation