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Le biais de négativité

Comment lutter contre ce biais cognitif ?

Qu’est-ce que le biais de négativité ?

Le biais de négativité est un biais cognitif qui se caractérise par notre tendance à accorder plus d’attention, de poids et d’importance aux événements, aux informations ou aux expériences négatifs par rapport aux événements positifs ou neutres.

Par exemple, un de vos amis vous raconte qu’il a regardé un film et qu’il l’a trouvé « passionnant, drôle mais un peu long ». Bien malgré vous, vous allez d’emblée retenir l’aspect « un peu long », laissant par inadvertance de côté les notions de « passionnant » et de « drôle » pourtant mentionnées. Votre jugement a été dupé par ce qu’on appelle le biais de négativité.

Le biais de négativité affecte l’attention et la mémorisation

Non seulement nous avons tendance à percevoir davantage les éléments négatifs que positifs, mais aussi nous les retenons également davantage car nous sommes plus influencés émotionnellement par les aspects négatifs de notre vie ou de notre environnement. Je vous explique pourquoi.

Quand un événement négatif survient (un échec ou une critique par exemple), nous ruminons : nous pensons encore et encore à cet événement. Cette rumination entretient voire augmente l’état émotionnel négatif et ainsi nous le retenons davantage. Les émotions négatives (colère, peur, tristesse, honte…) ont plus de poids dans notre mémoire que leurs opposés positives (joie, paix, enthousiasme…).

Comme l’illustre la célèbre citation de Rick HANSON,Notre cerveau est comme du Velcro pour les émotions négatives mais il est recouvert de Teflon pour les émotions positives”. En d’autres termes, nous retenons et retiendrons toujours plus un évènement négatif que positif du fait de notre facilité à y repenser encore et encore.

Le biais de négativité, un phénomène inconscient

Comme tout biais cognitif, cette attirance pour le négatif se réalise inconsciemment. En effet, sans le vouloir, le négatif retient toute notre attention alors que le positif est perçu comme normal.

Par exemple, imaginez-vous un vendredi soir à la caisse d’un supermarché bondé, vous allez facilement remarquer que votre file d’attente avance moins vite que les autres.  Par contre, dans le cas inverse, vous n’y auriez prêter aucune attention.

Nous avons tous tendance à donner la priorité aux éléments négatifs (une dispute, une inquiétude, une erreur, une critique…) plutôt qu’aux éléments positifs (un compliment, une réussite, une entente cordiale).  C’est cela le biais de négativité !

D’où vient cette affection pour le négatif ?

Une explication répandue de ce penchant pour le négatif : la sélection naturelle. Pour rester en vie, nos ancêtres devaient repérer en une fraction de seconde les choses qui n’allaient pas : une branche cassée, un bruit hostile, un geste furtif… Cette capacité à voir ce « négatif » était indispensable à leur survie dans leur milieu hostile. Les êtres humains qui ont survécu étaient donc naturellement plus négatifs que les autres.

Et, cette asymétrie de perception s’est progressivement ancrée dans nos gènes ! Nos cerveaux sont devenus câblés depuis des millénaires à être négatif.

Comment contrer le biais de négativité ?

Le biais de négativité constitue l’un des principaux obstacles à notre bonheur. Il est donc essentiel d’apprendre à lutter contre ce biais. Pour cela, de manière binaire, 2 options s’offrent à nous :

  • Se contraindre à éviter le négatif. Nous pouvons en effet ignorer délibérément les aspects négatifs de notre environnement et les considérer comme banals, tout comme nous le faisons d’ailleurs souvent avec les aspects positifs.
  • Focaliser notre attention sur le positif. D’un autre côté, nous pouvons nous inciter volontairement à remarquer et retenir les éléments positifs que nous rencontrons.

Analysons ces 2 stratégies ensemble !

Eviter le négatif

Esquiver les pensées et évènements négatifs survenus, faire comme s’ils n’existaient pas revient à pratiquer une auto-persuasion positive comme le suggère la méthode Coué.

La méthode Coué

Cette technique, créée au début du XXème siècle par Émile Coué de la Châtaigneraie, invite à répéter des messages positifs pour nous en convaincre et contrer nos pensées négatives. Un exemple célèbre de la méthode Coué est l’affirmation “Tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux.“. Certains soutiennent que l’effet placebo et la suggestion peuvent réellement avoir un impact positif sur la santé mentale et le bien-être. Mais d’autres experts, dont je fais partie, considèrent que tenter de se convaincre que tout va bien alors que c’est le contraire ne fonctionne pas surtout quand il s’agit d’évènements provoquant des émotions négatives !

Par exemple

Vous venez de subir une rupture amoureuse ou à la perte de votre emploi. Naturellement, vous éprouvez une profonde tristesse et de la colère. Supposons que, dans l’espoir d’améliorer votre situation, vous décidez de mettre en pratique la méthode Coué en vous persuadant intérieurement que “Tous les jours, à tous points de vue, vous allez de mieux en mieux.“. Cette autosuggestion va vous permettre d’éviter vos émotions désagréables de tristesse et de colère et c’est là qu’un problème se pose ! En effet, tous les experts en intelligence émotionnelle vous le diront : tenter d’éviter une émotion ne fait qu’accroître son intensité. Vous allez ainsi être encore plus triste et en colère. Exactement l’opposé que ce que vous espériez !

En effet, les émotions jouent le rôle d’alertes très utile, indiquant qu’un élément important est en jeu et qu’un ajustement de comportement est nécessaire. Si nous faisons comme si ces alertes n’ont pas lieu, elles ne feront que revenir et s’amplifier jusqu’à ce que nous entendions le signal d’alarme. Ignorer consciemment l’émotion négative ressentie renforce son impact et augmente ainsi notre mal-être.

Eviter, une stratégie impossible

En réalité, nous ne sommes pas en mesure d’ignorer les évènements ou émotions qui surviennent. Le simple fait de déclarer, par exemple, “Non, je n’ai pas échoué” met en lumière l’échec, et dire “Je ne pense plus à cet incident” renforce le souvenir de celui-ci.

Les tentatives d’évitement cognitif sont généralement infructueuses. Il nous est en effet impossible d’ignorer ce qui existe et de nous convaincre de ne pas voir, de ne pas ressentir ou ne pas penser à quelque chose. Alors, il est impossible d’ignorer ce qui existe et de se convaincre de ne pas voir, de ne pas ressentir ou de ne pas penser à quelque chose.

Par conséquent, pour contrer notre attirance pour le négatif, au lieu de tenter d’ignorer ces aspects négatifs, il est plus judicieux de diriger notre attention vers les éléments positifs de notre existence.

Se focaliser sur le positif

L’une des stratégies particulièrement efficaces pour mettre en avant les aspects positifs d’une situation et, de manière plus globale, de notre vie, consiste à s’engager dans des exercices de gratitude.

Emotion de prédilection, la gratitude également appelée « conscience des bienfaits » représente cette reconnaissance que nous éprouvons envers tous les éléments positifs qui surviennent et envers notre bienfaiteur.

L’objectif des exercices de gratitude est d’apprécier ce qui nous arrive et d’en prendre conscience. Voici les 2 exercices que j’ai sélectionnés pour cet article :

Exo de gratitude N°1

Ruminer un souvenir agréable

Nous avons vu qu’à cause du biais de négativité, nous avons tendance à ruminer nos souvenirs décevants. Et si nous nous efforçons à nous focaliser sur notre vécu agréable. Si nous ruminions un souvenir agréable.

Pour cela, sélectionnez une expérience très positive que vous avez vécue : un bon repas entre amis, vos dernières vacances, la réussite d’un projet professionnel ou d’un examen, une rencontre amicale ou amoureuse, 

Demandez-vous pourquoi ce souvenir vous a particulièrement plu. Puis quelles sont les émotions positives que vous avez ressenties :  joie, apaisement, sérénité, enthousiasme, accomplissement, fierté, …

Enfin, revivez “mentalement” ce souvenir comme si vous y étiez. Visualisez votre souvenir dans les moindres détails comme si vous regardiez un film. Concentrez-vous sur ce que vous êtes en train de faire et sur ce qui vous a procuré le plus de plaisir. Tout en visualisant cette délicieuse situation, prenez 5 minutes pour ressentir pleinement les émotions liées à cette sympathique expérience.

Vous le verrez cette activité est simple à réaliser mais tellement bénéfique pour votre bien-être. Alors, n’hésitez pas à la renouveler dès que vous ressentez une baisse de moral.

Exo de gratitude N°2

Les 3 kifs par jour

Le principe est simple : trouver 3 éléments positifs par jour, les écrire et remercier de les avoir vécus.

Par exemple, vous pouvez dire merci à ce collègue avec qui vous avez eu un bel échange, votre conjoint (e) de vous aimer, être reconnaissant et heureux d’une mission rondement menée …

N’hésitez pas à décrire en détails pourquoi cet événement s’est produit, en quoi il vous donne satisfaction, détectez les émotions ressenties. Vous pouvez même chercher les moyens de faire en sorte que cet évènement se reproduise à l’avenir…

Passer par l’écrit est important pour la mémorisation et la prise de conscience de tous les bienfaits de chaque kif. Et au fur et à mesure vous allez construire un véritable “journal de gratitude” que vous pourrez relire avec délectation.

Plusieurs études (dont celle de Martin Seligman, fondateur de la psychologie positive) ont prouvé que cet exercice pratiqué sur 2 semaines a des effets prolongés pendant plus de 6 mois.

En résumé

Le biais de négativité est un phénomène cognitif qui se caractérise par notre tendance à percevoir et retenir plus facilement les aspects négatifs que leurs opposés positifs. Ce biais cognitif est l’un des principaux obstacles à notre bonheur.

Pour lutter contre ce biais cognitif et augmenter notre bien-être, la solution n’est pas d’ignorer le négatif mais d’orienter volontairement notre perception sur le positif en pratiquant notamment des exercices de gratitude.

Nous pouvons le constater : le comportement humain est très influencé par les biais cognitifs. Qu’il s’agisse du biais de négativité, du biais de confirmation ou de l’effet de halo, il revêt une importance capitale de connaître et comprendre les biais cognitifs pour développer ses compétences comportementales

Biais cognitifs et soft skills