Comment se libérer de ses croyances limitantes ?
5 catégories de croyances limitantes
Notre manière de percevoir et de nous comporter dépend grandement de nos croyances, ce dont nous sommes persuadés. Certaines croyances dites mobilisantes provoquent enthousiasme et détermination à agir : « Je mérite le meilleur. », « Mon avis est important. », « Je peux changer les choses » …
A l’opposé, les croyances limitantes mettent en exergue nos limites et nos incapacités : « Je suis nul », « Je ne vaux rien », « Les autres sont meilleurs que moi »… Cette petite voix négative détruit notre sentiment de confiance et représente souvent le principal obstacle à l’atteinte de nos objectifs. Nous pouvons classer nos croyances limitantes en 5 catégories :
L’incapacité
Je suis nul, je n’y arriverai jamais…, je suis incapable…,
- Je n’y arriverai jamais à être une bonne DRH si je ne finis pas tous les soirs jusqu’à 20h.
- Les autres savent bien présenter leur projet, moi, j’en suis incapable.
- Je ne serai jamais à la hauteur de ce nouveau poste.
Le démérite
Je ne suis pas digne de…, je ne mérite pas de …
- Je ne suis pas digne de cette promotion : je ne suis pas meilleur que les autres.
- Je ne mérite pas de réussir car je n’ai aucun diplôme.
Le désespoir
Cela ne sert plus à rien…, c’est trop tard…
- Compte tenu de mon âge, ce n’est plus la peine d’espérer une augmentation ou changer de métier.
- A cause de la crise, il est très difficile de créer son entreprise.
Tous prétexte est bon préférer ne pas agir : son physique (poids, sexe, couleur, taille), son âge (trop jeune, trop vieux), le contexte (économique, social, familial, …)
L’obligation
Je dois…, il faut…,
- Je dois être parfait si je veux être apprécié par les autres.
- Il faut un Bac+5 pour être capable de gérer une équipe correctement.
- Je dois me méfier des autres si je ne veux pas être berné.
- Il faut travailler énormément pour réussir.
L’accusation
A cause de …, tout est de ma/leur faute…
- A cause de lui, je ne peux pas m’exprimer.
- C’est de leur faute si mon projet a échoué.
Incapacité, démérité, désespoir, obligation ou encore accusation, quelle que soit leur source, nos certitudes négatives sont des véritables cordes invisibles qui nous empêchent de nous accomplir pleinement.
Avec le temps, nos croyances limitantes et le manque de confiance en soi qui en découle se renforcent toujours par un mécanisme vicié ! Ainsi, si nous ne contredisons pas nos certitudes négatives, elles ne feront que revenir et s’amplifier. Nos certitudes sont tellement ancrées en nous que nous les considérons comme des vérités absolues.
Et pourtant, certaines de ces certitudes sont totalement infondées. Pour sortir de ce cercle vicieux et oser vivre la vie que nous souhaitons, le seul moyen est de reconnaître et contredire nos croyances limitantes.
La technique SAPA, pour détecter et remettre en question ses croyances limitantes
Objectifs de la technique SAPA
- D’une part, détecter les croyances limitantes à l’origine d’un manque de confiance en soi. Conscientiser nos pensées permet de mieux comprendre notre réaction émotionnelle dans un contexte donné.
- D’autre part, remettre en question notre manière de penser. L’idée est d’obtenir une autre perception de soi-même et de la situation qui provoque un manque de confiance.
Ainsi, la méthode SAPA contient de nombreux avantages. Elle permet de comprendre et développer sa confiance en soi mais aussi d’accroître sa flexibilité mentale. Cette capacité à penser autrement est essentielle pour savoir s’adapter à différents contextes, développer son esprit critique et accepter des avis différents du nôtre. Quoi de mieux !
4 étapes
- S – Quelle est la situation ?
- A – Quel Affect je ressens ? Quelles émotions ?
- P – Quelles sont mes Pensées automatiques face à cette situation ?
- A – Quelles pensées Alternatives puis-je trouver ?
Une technique très utilisée
Les 4 étapes SAPA pour remettre en question ses croyances limitantes
S – Quelle est la situation ?
Cet après-midi, j’ai commis une erreur : j’ai égaré un document très important. J’ai cherché partout dans mon bureau ; impossible d’y mettre la main dessus. Le pire, c’est que dès demain 9h, lors du point hebdo, mon supérieur hiérarchique va me réclamer ce document.
A – Quel Affect je ressens ?
Décrivez votre ressenti face à cette situation. Le manque de confiance en soi est souvent un mélange de plusieurs émotions désagréables comme la honte, la culpabilité, la tristesse, le stress, la peur, la colère. Vous pouvez donc en ressentir plusieurs à la fois. Puis essayez d’évaluer le niveau d’intensité de ces émotions sur une note de 1 à 10 (1 : intensité très faible, 10 : intensité très forte).
Je ressens de la culpabilité, de la honte et je me sens aussi stressé avec une intensité de 8/10.
P – Quelles sont mes Pensées automatiques face à cette situation ?
A cette étape, tout en repensant à la situation qui a déclenché un manque d’assurance, listez toutes les pensées automatiques sans réfléchir, ni analyser ou juger quoi que ce soit. Contentez-vous de les écrire.
- J’oublie toujours tout.
- Je commets toujours des erreurs.
- Toute l’équipe va se moquer de moi.
- Ma hiérarchie ne va plus jamais me faire confiance.
A – Quelles pensées Alternatives puis-je adopter ?
Dans notre exemple, voici les pensées alternatives que nous pourrions lister pour chaque pensée automatique :
- J’oublie toujours tous. Je commets toujours des erreurs -> J’ai perdu ce document, mais cela ne m’est pas arrivé depuis très longtemps après tout.
- Toute l’équipe va se moquer de moi -> Certains se souviendront qu’eux aussi, ils ont commis ce type d’erreur.
- Ma hiérarchie ne me fera plus jamais confiance -> Ma hiérarchie me fera confiance si je lui montre qu’elle peut compter sur moi pour ne pas que cela se reproduise.
Exemple : J’ai peur d’exprimer mon désaccord
- Tout le monde va me juger et me contredire.
- Il faut que je me taise pour être apprécié de tous.
- Cela ne sert à rien d’exprimer mon avis, il ne sera pas entendu.
Alternatives :
- Pas forcément ! Certains vont peut – être me soutenir.
- Exprimer son avis n’empêche pas d’être apprécié et me permettra de me sentir mieux pour mener ce projet.
- Il n’y a aucune raison que mon message ne soit pas accepté. Qui ne tente rien n’a rien.
Exemple : Je viens de recevoir des critiques à mon égard
- Tout le monde va me juger et me contredire.
- Il faut que je me taise pour être apprécié de tous.
- Cela ne sert à rien d’exprimer mon avis, il ne sera pas entendu.
- Je ne comprends pas exactement ce que mon chef attend de moi : Qu’entend-il exactement par « manquer d’autonomie » ? « être réactif » ?
- En réalité, c’est la première fois que mon N+1 fait une remarque négative à mon égard. Cela ne signifie pas qu’il me déteste et ne remet pas en cause mes capacités.
On le voit remettre en question nos pensées négatives permet un autre état d’esprit et donc un autre comportement. Nous sortons ainsi de notre zone de confort et nous nous sentons plus capables d’oser faire ce qu’habituellement nous aurions évité.
Comment appliquer la technique SAPA ?
L’écriture est propice à une créativité et une prise de recul nécessaire quand il s’agit de gérer ses émotions.
Au moins 20 fois
Les 3 premières étapes peuvent suffire
Remettre en question ses propres pensées n’est pas toujours aisé. Pour cela, n’hésitez pas à demander à une tiers personne : un proche ou un thérapeute de vous aider. Mais la bonne nouvelle est que les 3 premières étapes « Situation – Affect – Pensées » peuvent, à elles seules, vous apporter un réel bénéfice. En effet, conscientiser ses pensées permet de poser le problème et de réduire l’intensité de votre ressenti.
5 stratégies pour trouver des alternatives à nos croyances limitantes
Prendre conscience de nos torts
Les illusions d’optique représentent un très bon moyen de se rendre compte que notre perception n’est pas toujours la bonne. Découvrez la puissance des illusions d’optique.
S’exprimer avec précision
Par exemple, quand vous avez des pensées généralisantes comme « je dois être parfait pour réussir » ou « je ne serai jamais à la hauteur ». Cliquez sur les mots hasardeux : « hauteur », « parfait », cela veut dire quoi exactement ?
Exemple : prise de parole en public
Quand je réalise du coaching individuel en prise de parole en public, je détecte d’emblée la perception de mon client sur ses compétences. Par exemple, si mon client dit « Je suis incapable de parler en public. Je suis bien trop stressé. », je vais clarifier ses propos : « Dans quelles situations exactement ? Au travail ? Entre amis ? En présence de personnes en particulier ? Lesquelles ?». A la suite de ce questionnement, mon client peut affirmer par exemple : « Je me sens incapable de parler devant un groupe d’inconnus de plus de 50 personnes. » ou mieux encore « Je suis capable de parler devant un groupe d’inconnus de moins de 50 personnes.» Retenez que la peur n’aime pas la clarté et la précision. En d’autres termes, plus vous serez précis dans l’expression de vos pensées, moins elles seront stressantes.
Trouver un contre-exemple
Cette question est idéale pour contredire les pensées généralisantes dirigées contre soi, liée à notre incapacité ou notre démérite . Par exemple, face à la pensée automatique « Je suis nul » on peut se poser la question « N’y-a-t-il pas au moins une fois où j’ai réussi quelque chose ? ». Pour la pensée « Je dois être parfait pour réussir », « N’existe-t-il pas une personne imparfaite à mes yeux et qui pourtant a réussi ? »
Formuler de cette manière, c’est généralement implacable !
Demander l’avis des autres
Faire comme si
- D’une part, vous pouvez vous imaginer que c’est un de vos amis qui vient de vivre la même situation que vous. Et dans ce cas, que lui conseillerez-vous ? Cette méthode permet non seulement une dissociation du problème et donc une prise de recul mais aussi amène à de la positivité. En effet, de manière générale, nous arrivons à être plus bienveillant avec nos proches qu’avec nous-mêmes.
- D’autre part, vous pouvez aussi imaginer être dans la peau de quelqu’un qui, à vos yeux, a extrêmement confiance en lui. Puis vous vous demander ce que penserait et ferait cette personne si elle vivait le même contexte.
- Enfin, vous pouvez vous imaginer dans quelques mois et vérifier en quoi vos certitudes deviennent inexactes. Cette distanciation temporelle peut permettre de se dissocier du problème et de relativiser vos pensées négatives.
Désobéir à nos drivers
Pour trouver une échappatoire à ces « impératifs », posez-vous cette question : et si je désobéis à ces ordres, que se passe-t-il ? Si je fais d’emblée confiance aux autres, que peut-il se passer ? Si je ne suis pas diplômé et que je postule à ce poste quand même, que peut-il se passer ? Qu’est-ce qu’il se passe si je ne suis pas “parfait” ?
En résumé
- S – Quelle est la situation ?
- A – Quel Affect je ressens ? Quelles émotions ? Quel niveau d’intensité ?
- P – Quelles sont mes Pensées automatiques face à cette situation ?
- A – Quelles pensées Alternatives puis-je trouver ?