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D’où vient le manque de confiance en soi ?

Comprendre les origines de notre insécurité intérieure
La population française se divise en 2 groupes : ceux qui manquent de confiance en eux (52%) et ceux qui ont confiance en eux (48%) (1). Pourquoi certains se sentent à l’aise et d’autres non ? Quelles sont les origines du manque de confiance en soi ?

Manque de confiance en soi ?

Le manque de confiance en soi n’est pas un trait de personnalité …

Nous avons tendance à penser que le manque de confiance en soi  fait partie de notre personnalité, que nous manquons de confiance en soi depuis toujours et que c’est comme cela. Et bien nous avons tort ! En effet, la confiance en soi est un sentiment d’assurance et de sécurité, que nous ressentons dans certaines situations. D’ailleurs ne dit-on pas « se sentir en confiance ». Avoir confiance en soi se définit comme un ressenti subjectif que nous avons les capacités nécessaires pour faire face à une situation.

“Le manque de confiance en soi n’est pas une « caractéristique » d’une personne mais une conséquence, une réaction face à un environnement ou à une situation spécifique.”

Isabelle Filliozat, Fais-toi confiance, Editions Marabout

… mais une réaction émotionnelle

Le manque de confiance en soi est déclenché par une situation spécifique, comme toute réaction émotionnelle d’ailleurs. Certains manquent de confiance en soi pour parler en public, d’autres pour aborder la personne qu’ils aiment. Et, généralement ce sont les événements inhabituels ou à fort enjeu qui déclenche un manque de confiance en soi.
Face à une situation, notre cerveau recherche dans notre base de données de souvenirs (l’hippocampe) une situation similaire. Ainsi, il peut savoir quelle émotion déclenchée (stress, peur, colère, … confiance en soi) et quel comportement adopté (agir, fuir, attaquer…). De fait, certains seront conditionnés à ressentir un manque de confiance en eux et d’autres non.
Comme la boite noire d’un avion qui enregistre les moindres faits et gestes des pilotes, notre cerveau enregistre toutes nos expériences passées pour savoir comment se comporter dans un contexte donné. Nous sommes, bien malgré nous, comme programmés à réagir de telle manière à telle situation. Les experts appellent ce mécanisme comportemental : le conditionnement émotionnel. Et ce conditionnement ainsi que le ressenti qui en découle sont directement liés à notre vécu. 

A retenir

Le manque de confiance en soi est un sentiment que nous ressentons dans certaines situations et qui dépend de notre perception et de notre vécu.

Les 3 origines du manque de confiance en soi

Si certains ont plus confiance en eux que d’autres, c’est tout simplement parce qu’ils n’ont pas eux le même vécu et donc la même perception. En effet, notre manque de confiance en soi prend sa source dans l’éducation que nous avons reçue, la société dans laquelle nous vivons et nos différentes expériences de vie.

Notre éducation

L’exemplarité du corps éducatif

Nous avons tendance à reproduire les mêmes schémas que nous percevions enfant chez nos référents éducatifs. Ainsi, des parents qui manquent de confiance vont transmettre inconsciemment à leur progéniture ce sentiment d’insécurité intérieure.

L’attitude blessante du corps éducatif

Une des origines principales du manque de confiance en soi est l’attitude blessante de nos parents.

« Tu n’es qu’un bon à rien, un incapable. », « C’est beaucoup mieux quand tu te tais. », « Tu vas échouer, comme d’habitude. » …  Ces remarques assassines enferment dans un schéma cognitif et comportemental qui détruit notre amour propre et notre sécurité intérieure.

culture differente asie

Notre société

Notre culture, notre société, nos origines, notre sexe, notre couleur de peau … influencent bien malgré nous notre confiance en soi.
Par exemple, il existe une différence notoire (15%) de confiance en soi entre les hommes et les femmes en France (2)
La comparaison sociale

Nous avons tendance bien malgré nous à nous comparer aux autres. Ainsi, les standards affichés par la société peuvent engendrer le fait de se sentir “hors norme”, ce qui provoque une diminution de notre sécurité intérieure.

L’influence néfaste des réseaux sociaux

De plus, cette comparaison sociale est exacerbée par les réseaux sociaux, qui représentent un véritable fake de l’estime de soi. 

En effet, nous pensons que recevoir des “Je t’aime ma chérie” et autres flammes redore notre confiance alors qu’il n’en est rien ! Nous allons sans cesse nous comparer aux autres – ou du moins à leur fausse vie affichée et ainsi nous dévaloriser.

Nos expériences

Nos échecs représentent également une des origines fondamentales du manque de confiance en soi.

« Au quotidien, nous sommes en effet confrontés à des événements qui menacent notre estime de soi : louper un examen, manquer une promotion, ne pas être accepté comme membre d’un club select… Le premier met en doute notre intelligence, le deuxième, notre pouvoir, et le dernier, notre sentiment d’appartenance. »

L.J. SHRUM, professeur à HEC Paris (Etude Achat et estime de soi)

En effet, une expérience difficile peut entraîner de nouveaux paradigmes comme de nombreux doutes sur nos compétences et nos capacités à surmonter une situation.
Par exemple
Vous venez de perdre votre emploi et avez des difficultés à en trouver un autre. Les jours, les semaines et les mois passent, vous essuyez refus sur refus. Alors, vous commencez de douter de vos capacités, vos compétences… et ressentez un manque de confiance en vous sur le plan professionnel.

A retenir

Le manque de confiance en soi est donc souvent le reflet de la perception des autres (notre communauté) ou d’une propre perception erronée liée à l’expérience de vie.

En effet, l’éducation que nous avons reçue, la société dans laquelle nous avons grandi ou nos diverses expériences nous ont inculqué bien malgré nous des convictions sur nos limites et incapacités. Ces croyances limitantes influencent notre perception et engendrent un manque de confiance en soi.

Les croyances à l’origine du manque de confiance en soi

Croyances limitantes et mobilisantes

« Nous avons tous de nombreuses croyances qui nous empêchent d’être ce que nous aimerions être. »,

Lise Bourbeau, Les cinq blessures qui empêchent d’être soi-même, Editions Decitre

Les croyances sont toutes ces phrases qu’on se dit spontanément face à une situation et dont nous sommes entièrement persuadés. Nos croyances font partie intégrante de notre système identitaire, de notre personnalité. Selon nous, il n’est pas possible d’envisager les choses autrement : ce sont des vérités absolues.

Certaines certitudes, dites mobilisantes (“Je suis capable”, “Je le mérite”, “Mon opinion est importante”…) donnent l’envie et la motivation d’agir et provoquent un sentiment de confiance. A l’inverse, les croyances limitantes (“Je suis nul, “Je ne réussirai pas”,…) déclenchent notre manque de confiance en nous et restreignent nos actions.

Exemples de croyances limitantes

D’une part, les certitudes limitantes affectent notre regard sur nous -même et donc l’estime de soi.  D’autre part, elles peuvent modifier notre rapport aux autres et à l’action. Alors, notre système de croyances touche les 3 dimensions de la confiance en soi : l’estime de soi, l’affirmation de soi et le courage.

Le rapport à soi, l’estime de soi

Socle de la confiance en soi, l’estime de soi est la capacité à se respecter et s’aimer, à “estimer” sa propre valeur.

Par conséquent, les certitudes dirigées vers notre amour propre ont l’impact le plus douloureux et néfaste pour notre sécurité intérieure.

Exemples :
Je suis nul.

Je ne vaux rien.

Les autres sont meilleurs que moi.

Je ne mérite pas de …

Le rapport aux autres, l’affirmation de soi

C’est la capacité à exprimer ses avis et besoins, à s’affirmer vis-à-vis des autres.
Exemples :
Les autres ne m’aiment pas.

Il faut se méfier des autres.

Mon avis n’est pas important.

Je suis incapable de refuser cette demande.

Les autres me critiquent toujours.

Le rapport à l’action : le courage

Le courage représente l’aptitude à agir malgré la peur, à gérer son stress pour passer à l’action.
Exemples :
J’ai bien trop peur de manager une équipe.

Je ne serais jamais à la hauteur.

Prendre des décisions importantes m’est impossible.

Réussir financièrement, j’en suis incapable

Je ne commets que des erreurs.

La puissance des croyances sur notre comportement

Si tu le crois, tu le deviens

« Nos pensées au sujet de ce que nous sommes et de ce que nous pouvons être, déterminent précisément ce que nous pouvons être. »

Anthony Robbins

Derrière chaque comportement, il est facile de comprendre qu’il se cache une croyance. En effet, plus nous croyons fermement à quelque chose, plus nous aurons tendance à agir vers cette certitude. Ce dont nous sommes réellement certains finit toujours par arriver !

« Ces croyances limitantes nous paralysent, observe Nicolas Dugay, coach et directeur associé de CAA. Car même si elles sont fausses simplement exagérées, le cerveau les considère comme vraies. A la moindre situation de stress ou d’incertitude, il les réactivera automatiquement. »

Source : Capital –  

Exemples 

 

  • Se persuader d’être excessivement timide conduit forcément à un comportement réservé, évitant tout contact avec autrui et s’isolant complètement.
  • Si vous êtes certains de votre incapacité à trouver l’amour véritable, il est fort probable que vous ne le rencontriez jamais.
  • De même, en pensant que vous ne possédez pas les compétences nécessaires pour créer votre propre entreprise, il est probable que vous ne parviendrez jamais à la concrétiser.

A force de pratiquer un auto-sabotage, nos comportements vont finir par obéir à ces ordres. Et ces pensées négatives aboutissent à des faits bien concrets. Souvent les personnes qui manquent de confiance en elles, bridées par l’ensemble des pensées limitantes, adoptent un comportement passif et préfère refuser agir.

« Si tu penses que tu es un abruti ou qu’on t’a dit que t’étais un abruti et que tu le crois, oui tu vas être un abruti. Si tu penses que tu es un génie et que peu importe ce qu’on te dit, il est fort probable que tu le deviennes… »

Steve Bel Karim, Vidéo Augmenter sa confiance en soi.

L’histoire de la corde invisible

L’histoire de la corde invisible illustre à merveille la puissance de nos croyances sur notre comportement. Découvrez cette belle métaphore en podcast :
Extrait du WOOC confiance

A retenir

Prenons conscience de ce principe psychologique fondamental : Ce que nous croyons conditionne complètement notre manière de percevoir, de ressentir et donc d’agir. 

Le mécanisme du manque de confiance en soi

“Comme beaucoup de manifestations psychologiques – l’anxiété et la dépression, par exemple –, l’estime de soi est un phénomène qui s’auto-entretient.”

Christophe André et François Lelord, L’estime de soi, Editions Odile Jacob

Le problème avec les croyances limitantes, c’est qu’elles se renforcent et s’élargissent avec le temps. Par exemple, un manque de confiance en soi sur le plan professionnel lié à la perte d’un emploi peut entraîner une insécurité intérieure sur le plan personnel.

Par conséquent, si nous ne faisons rien, nous devenons de moins en moins confiants dans de plus en plus de situations. Nous sommes comme piégés dans un cercle vicieux. Et c’est à cause du biais de confirmation, biais cognitif qui renforce nos certitudes en les confirmant sans cesse.

Le biais de confirmation

Le biais de confirmation met en exergue que nous avons tendance à voir et retenir uniquement les informations qui confirment nos certitudes. Et nous négligeons les informations qui contredisent ce que nous croyons. En tant qu’êtres humains, nous avons un besoin naturel de cohérence. Lorsque nous sommes confrontés à des informations qui contredisent ce que nous pensons juste, nous avons tendance à rejeter ces informations ou à les interpréter de manière biaisée.

Par exemple, si vous êtes certain de ne pas être capable d’être un bon manager, vous allez trouver toutes les preuves de votre incapacité et ignorer tous les contre-exemples. De ce fait, vous ancrez cette certitude limitante et ressentez un réel manque d’assurance pour manager une équipe.

Le biais de confirmation influence non seulement notre manque de confiance en soi mais également notre prise de décision. De simples affirmations se transforment toujours en vérités. Non pas parce qu’elles sont fondées, mais simplement parce notre raisonnement est biaisé ! Un véritable mécanisme vicié s’installe !

Le mécanisme du manque de confiance en soi

Exemple 1

Pour diverses raisons et expériences passées, vous affirmez que vous êtes incapable de prendre la parole en public (1-AFFIRMATION) (D’ailleurs, la prise de parole en public représente un vrai supplice pour 74% d’entre nous (3))

Lors d’une prochaine présentation orale, vous allez constater toutes les preuves de cette affirmation : trac de démarrage, oubli de telles phrases, quelques bégaiements ou autres tics de langage… Vous ignorez totalement les belles remarques de votre auditoire et qu’après tout, votre présentation n’était pas si catastrophique que cela. (2-PERCEPTION). Vous allez ainsi éviter de vous mettre en avant en réunion ou séminaire. (3-COMPORTEMENT)

De ce fait, vous ancrez cette certitude : vous ne saurez jamais réaliser une bonne de parole en public (4-CONFIRMATION). Et la prochaine présentation orale provoquera un véritable malaise.

Exemple 2

Vous ressentez un manque de confiance en vous face à votre supérieur hiérarchique. Vous êtes persuadé que votre chef ne vous apprécie pas (1-AFFIRMATION).

Quoi que votre chef fasse, vous percevez toutes les preuves de son mécontentement envers vous : Mon chef ne m’a pas dit bonjour ce matin. Il me propose ce projet difficile pour afficher mon incompétence. Il ne suit jamais mes idées. Il n’est jamais d’accord avec moi, … (2-PERCEPTION)

Vous êtes tellement persuadé que vous n’êtes pas apprécié que vous n’essayez pas d’aborder le sujet afin de savoir si vous vous trompez ou pas. (3-COMPORTEMENT)

De ce fait, vous confirmez que votre chef ne vous apprécie vraiment pas. (4-CONFIRMATION).

Et cette simple affirmation va devenir une vérité qui entretient votre manque de confiance en vous aux côtés de votre N+1.

Exemple 2

Vous avez une belle idée de création d’entreprise avec un de vos amis. Mais malheureusement vous vous sentez incapable de créer votre propre entreprise (1-AFFIRMATION).

De fait, inconsciemment vous confirmez cette affirmation jusqu’à ce qu’elle devienne une vérité. Vous avez tendance à vous comparer à des entrepreneurs qui ont pourtant un profil opposé aux vôtres. Votre perception se focalise sur votre manque d’expérience, de compétences, de diplôme, de réseaux… (2-PERCEPTION).

Alors, comme souvent quand on manque de confiance en soi, vous préférez de ne pas tenter quoi que ce soit et oublier cette idée novatrice… (3-COMPORTEMENT)

Votre inaptitude à créer votre propre entreprise se renforce jusqu’à devenir une vérité absolue. (4-CONFIMATION). Et cette certitude va empêcher votre plein épanouissement, provoquer des frustrations et un manque de confiance en soi.

21 jours

Certains experts disent qu’il suffit de 21 jours pour qu’un simple avis devient une certitude. D’autres parlent de 66 jours. En réalité, tout dépend de l’intensité de l’affirmation initiale et de la fréquence à laquelle vous allez répéter ces pensées.

A retenir

Le biais de confirmation consolide en permanence nos certitudes négatives. Ainsi, le manque de confiance en soi ne fait qu’augmenter. Nous sommes pris au piège dans un mécanisme vicié.

En résumé

Comme toute réaction émotionnelle, la confiance en soi est influencée par nos croyances limitantes ou mobilisantes, inculquées par notre éducation, notre culture et nos diverses expériences de vie.

Nous sommes “programmés” à ressentir un manque de confiance en soi dans certaines situations. Et à cause du biais de confirmation, nos certitudes négatives se consolident. Un cercle vicieux s’installe : notre manque de confiance en soi se développe en permanence (mécanisme du manque de confiance en soi).

Nos certitudes sont tellement ancrées en nous que nous avons des difficultés à penser pouvoir les modifier. Et pourtant ! Il est non seulement possible mais surtout crucial de savoir modifier nos croyances limitantes afin d’obtenir une autre perception. C’est d’ailleurs la 1ère étape pour développer la confiance en soi !

Comment se libérer de ses croyances limitantes ?

(1) Etude Statistica, 2018

(2) Sondage TNS/Sofres, 2013

(3) Brain Research Institute, 2020