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D’où vient le manque de confiance en soi ?
Manque de confiance en soi ?
Le manque de confiance en soi n’est pas un trait de personnalité …
“Le manque de confiance en soi n’est pas une « caractéristique » d’une personne mais une conséquence, une réaction face à un environnement ou à une situation spécifique.”
… mais une réaction émotionnelle
A retenir
Le manque de confiance en soi est un sentiment que nous ressentons dans certaines situations et qui dépend de notre perception et de notre vécu.
Les 3 origines du manque de confiance en soi
Notre éducation
L’exemplarité du corps éducatif
Nous avons tendance à reproduire les mêmes schémas que nous percevions enfant chez nos référents éducatifs. Ainsi, des parents qui manquent de confiance vont transmettre inconsciemment à leur progéniture ce sentiment d’insécurité intérieure.
L’attitude blessante du corps éducatif
Une des origines principales du manque de confiance en soi est l’attitude blessante de nos parents.
« Tu n’es qu’un bon à rien, un incapable. », « C’est beaucoup mieux quand tu te tais. », « Tu vas échouer, comme d’habitude. » … Ces remarques assassines enferment dans un schéma cognitif et comportemental qui détruit notre amour propre et notre sécurité intérieure.
Notre société
La comparaison sociale
Nous avons tendance bien malgré nous à nous comparer aux autres. Ainsi, les standards affichés par la société peuvent engendrer le fait de se sentir “hors norme”, ce qui provoque une diminution de notre sécurité intérieure.
L’influence néfaste des réseaux sociaux
De plus, cette comparaison sociale est exacerbée par les réseaux sociaux, qui représentent un véritable fake de l’estime de soi.
En effet, nous pensons que recevoir des “Je t’aime ma chérie” et autres flammes redore notre confiance alors qu’il n’en est rien ! Nous allons sans cesse nous comparer aux autres – ou du moins à leur fausse vie affichée et ainsi nous dévaloriser.
Nos expériences
« Au quotidien, nous sommes en effet confrontés à des événements qui menacent notre estime de soi : louper un examen, manquer une promotion, ne pas être accepté comme membre d’un club select… Le premier met en doute notre intelligence, le deuxième, notre pouvoir, et le dernier, notre sentiment d’appartenance. »
L.J. SHRUM, professeur à HEC Paris (Etude Achat et estime de soi)
Par exemple
A retenir
Le manque de confiance en soi est donc souvent le reflet de la perception des autres (notre communauté) ou d’une propre perception erronée liée à l’expérience de vie.
En effet, l’éducation que nous avons reçue, la société dans laquelle nous avons grandi ou nos diverses expériences nous ont inculqué bien malgré nous des convictions sur nos limites et incapacités. Ces croyances limitantes influencent notre perception et engendrent un manque de confiance en soi.
Les croyances à l’origine du manque de confiance en soi
Croyances limitantes et mobilisantes
« Nous avons tous de nombreuses croyances qui nous empêchent d’être ce que nous aimerions être. »,
Lise Bourbeau, Les cinq blessures qui empêchent d’être soi-même, Editions Decitre
Les croyances sont toutes ces phrases qu’on se dit spontanément face à une situation et dont nous sommes entièrement persuadés. Nos croyances font partie intégrante de notre système identitaire, de notre personnalité. Selon nous, il n’est pas possible d’envisager les choses autrement : ce sont des vérités absolues.
Certaines certitudes, dites mobilisantes (“Je suis capable”, “Je le mérite”, “Mon opinion est importante”…) donnent l’envie et la motivation d’agir et provoquent un sentiment de confiance. A l’inverse, les croyances limitantes (“Je suis nul, “Je ne réussirai pas”,…) déclenchent notre manque de confiance en nous et restreignent nos actions.
Exemples de croyances limitantes
D’une part, les certitudes limitantes affectent notre regard sur nous -même et donc l’estime de soi. D’autre part, elles peuvent modifier notre rapport aux autres et à l’action. Alors, notre système de croyances touche les 3 dimensions de la confiance en soi : l’estime de soi, l’affirmation de soi et le courage.
Le rapport à soi, l’estime de soi
Par conséquent, les certitudes dirigées vers notre amour propre ont l’impact le plus douloureux et néfaste pour notre sécurité intérieure.
Je ne vaux rien.
Les autres sont meilleurs que moi.
Je ne mérite pas de …
Le rapport aux autres, l’affirmation de soi
Il faut se méfier des autres.
Mon avis n’est pas important.
Je suis incapable de refuser cette demande.
Les autres me critiquent toujours.
Le rapport à l’action : le courage
Je ne serais jamais à la hauteur.
Prendre des décisions importantes m’est impossible.
Réussir financièrement, j’en suis incapable
Je ne commets que des erreurs.
La puissance des croyances sur notre comportement
Si tu le crois, tu le deviens
« Nos pensées au sujet de ce que nous sommes et de ce que nous pouvons être, déterminent précisément ce que nous pouvons être. »
Anthony Robbins
« Ces croyances limitantes nous paralysent, observe Nicolas Dugay, coach et directeur associé de CAA. Car même si elles sont fausses simplement exagérées, le cerveau les considère comme vraies. A la moindre situation de stress ou d’incertitude, il les réactivera automatiquement. »
Exemples
- Se persuader d’être excessivement timide conduit forcément à un comportement réservé, évitant tout contact avec autrui et s’isolant complètement.
- Si vous êtes certains de votre incapacité à trouver l’amour véritable, il est fort probable que vous ne le rencontriez jamais.
- De même, en pensant que vous ne possédez pas les compétences nécessaires pour créer votre propre entreprise, il est probable que vous ne parviendrez jamais à la concrétiser.
A force de pratiquer un auto-sabotage, nos comportements vont finir par obéir à ces ordres. Et ces pensées négatives aboutissent à des faits bien concrets. Souvent les personnes qui manquent de confiance en elles, bridées par l’ensemble des pensées limitantes, adoptent un comportement passif et préfère refuser agir.
L’histoire de la corde invisible
A retenir
Le mécanisme du manque de confiance en soi
“Comme beaucoup de manifestations psychologiques – l’anxiété et la dépression, par exemple –, l’estime de soi est un phénomène qui s’auto-entretient.”
Christophe André et François Lelord, L’estime de soi, Editions Odile Jacob
Par conséquent, si nous ne faisons rien, nous devenons de moins en moins confiants dans de plus en plus de situations. Nous sommes comme piégés dans un cercle vicieux. Et c’est à cause du biais de confirmation, biais cognitif qui renforce nos certitudes en les confirmant sans cesse.
Le biais de confirmation
Le biais de confirmation met en exergue que nous avons tendance à voir et retenir uniquement les informations qui confirment nos certitudes. Et nous négligeons les informations qui contredisent ce que nous croyons. En tant qu’êtres humains, nous avons un besoin naturel de cohérence. Lorsque nous sommes confrontés à des informations qui contredisent ce que nous pensons juste, nous avons tendance à rejeter ces informations ou à les interpréter de manière biaisée.
Par exemple, si vous êtes certain de ne pas être capable d’être un bon manager, vous allez trouver toutes les preuves de votre incapacité et ignorer tous les contre-exemples. De ce fait, vous ancrez cette certitude limitante et ressentez un réel manque d’assurance pour manager une équipe.
Le biais de confirmation influence non seulement notre manque de confiance en soi mais également notre prise de décision. De simples affirmations se transforment toujours en vérités. Non pas parce qu’elles sont fondées, mais simplement parce notre raisonnement est biaisé ! Un véritable mécanisme vicié s’installe !
Le mécanisme du manque de confiance en soi
Exemple 1
Pour diverses raisons et expériences passées, vous affirmez que vous êtes incapable de prendre la parole en public (1-AFFIRMATION) (D’ailleurs, la prise de parole en public représente un vrai supplice pour 74% d’entre nous (3))
Lors d’une prochaine présentation orale, vous allez constater toutes les preuves de cette affirmation : trac de démarrage, oubli de telles phrases, quelques bégaiements ou autres tics de langage… Vous ignorez totalement les belles remarques de votre auditoire et qu’après tout, votre présentation n’était pas si catastrophique que cela. (2-PERCEPTION). Vous allez ainsi éviter de vous mettre en avant en réunion ou séminaire. (3-COMPORTEMENT)
De ce fait, vous ancrez cette certitude : vous ne saurez jamais réaliser une bonne de parole en public (4-CONFIRMATION). Et la prochaine présentation orale provoquera un véritable malaise.
Exemple 2
Vous ressentez un manque de confiance en vous face à votre supérieur hiérarchique. Vous êtes persuadé que votre chef ne vous apprécie pas (1-AFFIRMATION).
Quoi que votre chef fasse, vous percevez toutes les preuves de son mécontentement envers vous : Mon chef ne m’a pas dit bonjour ce matin. Il me propose ce projet difficile pour afficher mon incompétence. Il ne suit jamais mes idées. Il n’est jamais d’accord avec moi, … (2-PERCEPTION)
Vous êtes tellement persuadé que vous n’êtes pas apprécié que vous n’essayez pas d’aborder le sujet afin de savoir si vous vous trompez ou pas. (3-COMPORTEMENT)
De ce fait, vous confirmez que votre chef ne vous apprécie vraiment pas. (4-CONFIRMATION).
Et cette simple affirmation va devenir une vérité qui entretient votre manque de confiance en vous aux côtés de votre N+1.
Exemple 2
Vous avez une belle idée de création d’entreprise avec un de vos amis. Mais malheureusement vous vous sentez incapable de créer votre propre entreprise (1-AFFIRMATION).
De fait, inconsciemment vous confirmez cette affirmation jusqu’à ce qu’elle devienne une vérité. Vous avez tendance à vous comparer à des entrepreneurs qui ont pourtant un profil opposé aux vôtres. Votre perception se focalise sur votre manque d’expérience, de compétences, de diplôme, de réseaux… (2-PERCEPTION).
Alors, comme souvent quand on manque de confiance en soi, vous préférez de ne pas tenter quoi que ce soit et oublier cette idée novatrice… (3-COMPORTEMENT)
Votre inaptitude à créer votre propre entreprise se renforce jusqu’à devenir une vérité absolue. (4-CONFIMATION). Et cette certitude va empêcher votre plein épanouissement, provoquer des frustrations et un manque de confiance en soi.
21 jours
Certains experts disent qu’il suffit de 21 jours pour qu’un simple avis devient une certitude. D’autres parlent de 66 jours. En réalité, tout dépend de l’intensité de l’affirmation initiale et de la fréquence à laquelle vous allez répéter ces pensées.
A retenir
En résumé
Nous sommes “programmés” à ressentir un manque de confiance en soi dans certaines situations. Et à cause du biais de confirmation, nos certitudes négatives se consolident. Un cercle vicieux s’installe : notre manque de confiance en soi se développe en permanence (mécanisme du manque de confiance en soi).
(2) Sondage TNS/Sofres, 2013
(3) Brain Research Institute, 2020