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Biais cognitifs et soft skills

Qu’est qu’un biais cognitif ? Et pourquoi est-il important de connaître les biais cognitifs pour développer ses soft skills ?

Biais cognitifs ?

 « Biais » signifie déviation. « Cognitif » : de la connaissance. Les biais cognitifs dévient inconsciemment notre jugement, nos décisions et nos interprétations. De ce fait, ces distorsions de pensées empêchent d’adopter un raisonnement logique et rationnel. 

Nous sommes tous sujets à ces “dérives mentales”. Cela a été clairement démontré par le psychologue Daniel Kahneman, lauréat du prix Nobel d’économie en 2002. Ses expériences ont objectivement montré que n’importe qui, y compris un adulte qui semble être compétent dans le raisonnement, peut encore faire de nombreuses erreurs systématiques dans ses jugements et sa pensée : les biais cognitifs.

Codex des biais cognitifs

Il existe une multitude de biais cognitifs. Le codex des biais cognitifs réalisé par  John Manoogian et Buster Benson a pour ambition d’en dresser une liste quasi exhaustive.

Présenté sous la forme d’une rosace, ce codex classe les biais cognitifs en 4 catégories :

  • Les biais qui découlent d’une surcharge d’information
  • Les biais qui proviennent d’un manque de sens
  • Les biais liés à une exigence de rapidité d’exécution
  • Les biais liés à l’apprentissage et la mémorisation

Exemples de biais cognitifs

Le biais de confirmation

Nous avons tendance à rechercher en priorité les informations qui confirment sa manière de penser. On dit communément que “nous voyons ce que nous croyons”. Par exemple, si nous sommes persuadés d’être incapables de séduire une personne, nous aurons tendance à voir toutes les preuves de notre incapacité.

L’effet d’illusion de vérité

L’effet d’illusion de vérité est la tendance à croire qu’une information est vraie après une exposition répétée. 

L’effet d’halo

On attribue plus de compétences et qualités à des personnes d’apparences physiques plus attrayantes. 

Le biais d’effet de groupe

Egalement appelé “biais de conformisme”, ce biais cognitif met en exergue que nous avons tendance à nous conformer à l’avis du groupe et notamment de celui qui a parlé en premier surtout si c’est notre chef ! Car nous avons des difficultés à exprimer un point de vue différent par peur d’être rejeté du groupe. Et dire que les prises de décision sont généralement effectuées en réunion où chacun donne son avis devant les autres …

Le biais de normalité

Nous avons tendance à croire que les choses fonctionneront à l’avenir comme elles ont fonctionné dans le passé et donc à sous-estimer la possibilité d’un danger. Lors d’une catastrophe, nous sommes 70% à être sous l’influence de ce biais (source : Wikipédia).

L’effet de cadrage

Dans les mêmes conditions de récompenses et de risques, si nous avons une perspective de perte ou de gain, nous ne réagissons pas pareil. En d’autres termes, quand on nous propose un gain, nous prenons la solution la moins risquée. Et quand on nous propose une perte, nous prenons la solution la plus risquée. Ce biais est également appelé théorie de la perspective.

Le biais de négativité

Le biais de négativité exprime le fait que nous avons tendance à voir et retenir les éléments négatifs d’une situation et négliger les élements positifs. Ce biais est à l’origine de nombreux de nos maux et souffrances inutiles.

Le biais du tout ou rien

Le biais du tout ou rien, appelé également pensée dichotomique ou pensée polarisée, consiste à penser de manière binaire, sans aucune nuance.  Par exemple : « J’aime / Je déteste », « Soit tu réussis, soit tu échoues. », « Soit c’est une bonne idée, soit c’est une très mauvaise idée. »

Le biais de statu quo

Le biais de statu quo est la tendance naturelle à résister aux changements. Toute nouveauté est perçue comme plus risqué qu’avantageuse.

Pourquoi sommes-nous sujets aux biais cognitifs ?

Pour simplifier l’information

Notre cerveau emploie ces schémas de pensée systématiques pour économiser de l’énergie et gagner du temps dans nos jugements et nos prises de décisions. Comme notre mémoire et notre capacité d’attention sont limitées, notre cerveau est contraint d’utiliser ces raccourcis pour traiter rapidement les informations reçues. Et étant donné que nous avons construit un environnement de plus en plus complexe et stressant, nos biais cognitifs sont de plus en plus à l’œuvre.

« Notre cerveau n’est pas câblé pour gérer en même temps autant d’informations différentes. »

Étienne KLEIN, Vidéo Éloge de la nuance – Brut

Pour répondre à des besoins fondamentaux

Notre comportement est régi par des besoins dits fondamentaux (besoin de sécurité, besoin d’estime de soi, besoin d’appartenance…).  Comme expliqué dans l’article La vérité sur ce qui nous motive, nous choisirons toujours un comportement qui satisfait nos besoins. Et les biais cognitifs permettent cette satisfaction. Par exemple :

  • Notre besoin de cohérence engendre une tendance à confirmer quasi-systématiquement ce que nous pensons juste (biais de confirmation).

  • Notre besoin d’appartenance nous conduit à suivre les normes du groupe (biais de conformisme).

Biais cognitifs et soft skills

Comprendre notre comportement

Devenir plus performant dans son travail, avoir plus confiance en soi, savoir être plus créatif ou flexible… développer ses soft skills nécessite forcément une connaissance approfondie des mécanismes comportementaux et psychologiques, ce que nous avons appelés dans les WOOC, les « principes de fonctionnement ». Et les biais cognitifs en font partie !

En effet, comme tout comportement découle de la perception que nous avons d’une situation, connaitre les biais cognitifs et en prendre conscience permet de mieux comprendre notre comportement.

Par exemple :

Contrer un comportement inadapté

Mais connaître les biais cognitifs ne suffit pas ! En effet, contrairement à d’autres mécanismes psychologiques, la seule prise de conscience d’un biais cognitif ne suffit pas à s’en défaire. Par exemple, on a beau savoir que nous sommes en excès de confiance en disant que nous conduisons mieux que la moyenne (90% des personnes sondées le pensent) et bien, nous le penserons bien que nous ayons connaissance du biais d’excès de confiance. On pensera que ce sont les autres qui se trompent … Et ceci est valable pour tous les biais cognitifs.

“Les biais sont un peu comme l’illusion d’optique. On a beau savoir que c’est une illusion d’optique on tombera quand même dans le piège.”

Olivier SIBONY, Enseignant en stratégie à HEC et auteur de Vous allez commettre une terrible erreur, 2019, Editions Champs

Pour avoir le comportement le plus bénéfique possible, il faut donc apprendre à lutter contre les biais cognitifs. Par exemple :

  • Pour contrer le biais de confirmation et sortir du mécanisme vicié du manque de confiance en soi, les experts conseillent d’apprendre à remettre en question au quotidien ses croyances limitantes.
  • Une autre situation dans laquelle il est vivement conseillé d’apprendre à contourner les biais : la prise de décision.

Autrement dit, on peut rendre le cerveau plus résistant à nos fragilités cognitives, en connaissante en développant nos compétences comportementales.

En résumé

Les biais cognitifs sont des erreurs de jugements qui affectent notre perception, notre raisonnement et nos prises de décisions. Il existe une multitude de biais cognitifs répertoriés dans le codex des biais cognitifs. 

Développer ses soft skills permet de savoir contourner les biais cognitifs et d’adopter ainsi de meilleurs comportements. Reste à savoir comment développer ses soft skills ?

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